Cet essai est écrit comme un roman : au fil de neuf parties indépendantes, les mêmes personnages passent et se croisent : Stravinski et Kafka avec leurs curieux amis, Ansermet et Brod ; Hemingway avec son biographe ; Janacek avec sa petite nation ; Rabelais avec ses héritiers : les grands romanciers. Car l’art du roman est le héros principal du livre : l’esprit de l’humour dont il est né ; sa mystérieuse parenté avec la musique ; son histoire qui se déroule (comme celle de la musique) en trois temps ; l’esthétique de son troisième temps (le roman moderne) ; sa sagesse existentielle. C’est sous l’éclairage de cette « sagesse du roman » que le livre examine les grandes situations de notre ère ; les procès moraux intentés contre l’art du siècle, de Céline à Maïakovski ; le temps qui passe et rend incertaine l’identité du « moi » présent avec ce même « moi » d’hier ; le souvenir comme forme de l’oubli ; la pudeur comme notion essentielle d’une époque fondée sur l’individu ; l’indiscrétion qui, devenue habitude et règle, annonce le crépuscule de l’individualisme ; la force mystérieuse de la volonté d’un mort ; les testaments ; les testaments trahis (de l’Europe, de l’art, de l’art du roman, des artistes).
Les Testaments trahis
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